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Attention aux Fièvres Virales Hémorragiques


On en parle si souvent de nos jours …
 
Est ce une nouvelle maladie ? Non, pas vraiment : elles sévissent depuis des années, mais à petite échelle.
 
Si elles sont devenues courantes, pourquoi est-il difficile de les soigner ?  Parce qu’il manque de la connaissance et un plateau technique local pour poser le diagnostic.
 
Mais alors, l’adage du sage « mieux vaut prévenir que guérir » prend toute sa valeur ! Comment fait on ?
 
La médecine et les soins s’apprennent, s’entretiennent, voire se développent avec les nouvelles connaissances.  L’inverse est également vrai : une absence ou un manque de pratique met le « cerveau au repos » et laisse  la mémoire reprendre ses droits, en oubliant…
 
On apprend les fièvres virales hémorragiques (FVH) à la faculté. Et de nos jours, alors que la FVH à virus Ebola est sous le feu de la rampe, on s’étonne de se rappeler qu’elle est connue depuis 1975. Cependant, son impact était si faible qu’il a fallu attendre une épidémie mondiale pour se souvenir, avec douleur, de son taux de mortalité à 90% et de son absence de traitement spécifique.
 
On suit l’actualité lorsque qu’il s’agit d’un virus comme Zika, de la même famille des FVH. On se perfectionne en apprenant que le terme usuel courant de « fièvre virale hémorragique » est finalement bien trompeur car l’hémorragie provoquées au cours de ces fièvres n’est certainement pas ce qui les caractérise le mieux ni même le plus fréquemment. Il ne faut d’ailleurs surtout pas l’attendre pour poser le diagnostic car alors il est trop tard.
 
Mais alors, que dire du virus de Lassa qui a sévi au Bénin, au point d’avoir été déclaré trois fois par le ministère de la santé ? La même chose, c’est une FVH, transmissible par un hôte intermédiaire : le rat multi mamelles qui vit dans nos foyers et garde-manger.  On a parlé de la chauve-souris pour Ebola, d’un moustique pour la fièvre jaune et la dengue. … Vous avez dit quoi ? Fièvre jaune ? Dengue ?
 
La fièvre jaune, mais on se vaccine ? Et oui certaines d’entre ces terribles maladies se vaccinent. On sait d’ailleurs maintenant qu’une seule et unique injection de vaccin contre la fièvre jaune suffit à conférer une protection à vie (plus besoin de rappel tous les 10 ans). La dengue quant à elle sévit fortement au Bénin et n’est jamais diagnostiquée car le plateau technique n’existe pas ! Dites à votre voisin que vous avez attrapé la dengue et il vous demandera « où as-tu voyagé pour attraper ca ? » La réponse est ici, à Cotonou… le moustique tigre est bien ici.
 

En pratique, que retenir :

  • Se faire absolument vacciner contre les maladies dont le vaccin existe et est reconnu comme efficace (fièvre jaune). Garder son carnet, et en faire une copie archivée en cas de perte ;
     
  • Faire confiance aux soignants qui, bien qu’ amputés de plateau technique, déploient des stratégies rebelles pour poser le diagnostic (leur mémoire se réveille et ils utilisent des services d’aide au diagnostic éloignés mais existants à l’Institut Pasteur de Dakar) ;
     
  • Se souvenir que seulement 30% de syndromes palustres sont dus à un paludisme au Bénin, et donc 70% sont autre chose. Si un traitement antipaludique ne soigne pas, le médecin se servira de ce pseudo échec d’un traitement bien fait pour étayer son diagnostic ; retourner le voir en cas de signes persistants ;
     
  • Et ne pas être fataliste ni croire à l’envoûtement.
 
Dr Lise-Hélène ADJAHI
 

L’APS Bénin remercie pour sa contribution Dr Lise-Hélène ADJAHI,  Coordinatrice Générale au Bénin pour  Médecins du Monde Suisse au Bénin.

 

 

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